Publié le 30 janvier 2024
Une vraie caverne d’Ali Baba

Par Richard Lick – Photos Yves Gaubert

Dans le Musée Maritime, vous trouvez des maquettes absolument partout. Dans les vitrines, là où l’on s’attend à les voir, mais aussi dans chaque salle, chaque pavillon, chaque recoin.
Elles montrent jusque dans les moindres détails des navires disparus ou des scènes entières comme l’Encan (l’ancienne criée) ou le slipway dans les années 1970, œuvre magnifique réalisée par Serge Robigo et Éric Chaumeton. Il y a aussi des collections de modèles, parfois navigants, réalisés sur place ou donnés par des tiers. Il y a aussi tout ce que l’on ne voit pas ou rarement, ceux des étagères de l’atelier ou ceux… des bureaux administratifs.

Tant et si bien que les maquettistes du musée ne réalisent plus guère de maquettes. Ils ont assez à restaurer et à entretenir l’existant. Cependant ils font aussi beaucoup d’autres choses comme nous allons le découvrir.

Actuellement, deux personnes travaillent à l’atelier des petits modèles.

Éric Chaumeton travaille au musée depuis 1995. Mais il fabrique des maquettes (bateaux, maisons, trains,…) depuis l’âge de douze ans. Il a passé son CAP de menuisier à Orléans.

Aujourd’hui il a soixante-trois ans. C’est un homme pas-sionné par son travail.

Raphaëlle Saucet n’en a que vingt, mais elle est titulaire d’un brevet des métiers d’art, option ébénisterie et a déjà effectué plusieurs stages, notamment au Musée maritime de Barcelone et chez l’ami Bruno Barbara (Chantier Candela). Elle connaît donc aussi la charpenterie navale. Je ne serais pas surpris qu’elle soit la relève !

Vous ai-je dit que nos deux compères faisaient beaucoup d’autres choses que des maquettes ? La visite de la «salle pédagogique» vous est recommandée, c’est dans le dernier pavillon au sud.

Bien évidemment il y a des maquettes partout mais je vous invite à visiter le coin lecture, construit comme un carré de navire. Admirez aussi tous ces jeux qu’ils ont conçus et fabriqués. On peut mateloter, jouer avec des petits bateaux et comprendre leur fonctionnement, s’intéresser aux nuages, simuler l’érosion des sols ou bientôt les marées. Il y a même un astrolabe en bois et laiton réalisé par Raphaëlle. Et puis il y a les jeux de société, style longs courriers, environ 3 mètres sur 3. Dans leurs attributions, on trouve aussi tout un travail «invisible», réparer les meubles du France1 ou refaire les rideaux…

Par beau temps, la porte de l’atelier est remplacée par une simple corde. Ainsi les visiteurs peuvent-ils entrevoir ce capharnaüm qui, vu de plus près, s’avère parfaitement rangé et d’un fascinant contenu. Bref, il y aurait là de quoi faire un atelier visitable ou au minimum une Salle des Petits Modèles !