Publié le 21 mai 2024

La chanson de marin était la musique du quotidien qui ponctuait la vie de ces travailleurs de la mer par des chants, des ritournelles, des comptines et des complaintes qu’ils inventèrent pour s’aider dans l’effort et réussir les manœuvres, ou pour adoucir leur ordinaire soumis au dur labeur. 
Ces chants répondaient, jusqu’à l’abandon de la marine à voile à la fin du XIXe, au besoin de rythmer et synchroniser les efforts du travail de l’équipage, ou lui donner du cœur à l’ouvrage, pour bien enlever les manœuvres. 
Le nombre des chants de travail et de détente est infini, tout comme leur diversité : « gueulantes » pour finir une manœuvre trop difficile, chansons « salées » pour tenir l’équipage éveillé dans des quarts épuisants, complaintes pour les « quarts en bas » ou à terre…. 
Les fonctions des chants de travail étaient variées : chants à hisser les voiles, chants à virer l’ancre, chants à pomper l’eau embarquée dans les fonds, chants à nager (ou ramer), chants à déhaler, chants de cabestan et de guindeau. 
Le rôle des chants de détente était principalement, dans les calmes plats redoutables pour le moral des marins, ou dans les rares moments de « quart en bas » (repos), d’occuper l’équipage en le faisant jouer de la musique et danser : chants de gaillard d’avant, complaintes, chants à danser, et chansons des ports. 
Les chants de marins, transmis oralement de marin à marin et de bateau à bateau, étaient entonnés par des gens ayant peu ou pas de formation musicale ; leur structure était donc généralement simple, les mélodies faciles à mémoriser, les paroles souvent improvisées ou réinventées.

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