Publié le 22 janvier 2025

La réception des vœux 2025 a été l’occasion de fêter la fin de la restauration de trois bateaux dans la collection de la petite plaisance. Jacques Cauwet, donateur de l’Optimist « Chantal », a pu évoquer son histoire qui a accompagné toute une famille au cours de ces belles années de la petite plaisance populaire. Et, probablement, de nombreux amis se remémoreront comment l’Optimist a jalonné les premiers bords de générations de marins en herbe.

[Extraits de l’intervention de Jacques Cauwet]

Né en 1975, ce navire est dans sa 50ᵉ année, il a été fabriqué par le chantier Roussineau situé à Saint-Aignant dans le Loir-et-Cher.
Entrainé par mon frère ainé dans les activités nautiques, voile et canoë, c’est sur la Marne à Bonneuil au sein de l’UNF (Union nautique française) que je tirais les premiers bords, en mettant le cap entre les tas de charbon pour chercher le vent.

Le CNIT, haut-lieu de la plaisance !

Le temps a passé et c’est lors d’un salon nautique, au CNIT à l’époque, que je fis l’acquisition de cet Optimist… en contreplaqué tout comme les Caravelle sur lesquelles j’ai passé de nombreuses heures. Ce matériau, le contreplaqué, doit être une marotte pour moi.

Le déclenchement de l’achat du yacht est dû aux cinq ans de ma fille ainée Olivia. Je lui prévoyais une grande aventure nautique. Quels parents n’ont pas rêvé que leurs progénitures suivent leurs traces !
Il faudra attendre encore deux ans pour la lâcher seule. En attendant, c’est mon neveu Frédéric (quelquefois moi-même) qui en a profité et qui accueillait fréquemment sa cousine à bord.

En son temps, ma fille cadette Virginie n’a jamais accroché. Le bateau penche, disait-elle !

Le plan d’eau était en Méditerranée, il se situait au-devant de la plage d’Aiguebelle sur la commune du Lavandou. La sécurité était assurée par les parents sur la rustine (c’est ainsi qu’avec mon ami Daniel l’on surnommait les pneumatiques) animée par un moteur Crescent refroidissement par air, marque suédoise rachetée par Volvo en 1973.

Cette aventure a duré cinq ans, ensuite la famille a passé les vacances d’été à l’étranger. La voile a été mise de côté. Alors l’Optimist a été hiverné… au sec au plafond du garage de Meudon.

Après avoir loué nombre d’années dans les immeubles Ponant sur la pointe des minimes en 2009 avec ma femme Chantal, nous nous installons à La Rochelle. Les petits enfants arrivaient en âge de naviguer. Les plus âgés ont profité des Hobie Cat de l’école de voile. Restait le plus jeune Lucas qui était prêt à embarquer. Il avait dit à sa mère :

Je veux bien monter sur l’Optimist, mais pas aller tout de suite en Amérique…

Le bateau est donc passé du garage de Meudon au plafond du garage de La Rochelle. Malheureusement lors du décrochage à Meudon, je me suis blessé et au lieu de navigation, cela aura été simplement un entretien du navire. Que faire ?

L’idée me trottait en tête, mais je n’osais pas sonner à la porte du Musée maritime en disant

J’ai un Optimist en bois, est-ce que cela vous intéresse ?

Une amie, récemment partie, me l’avait pourtant suggéré il y a déjà plusieurs années.
Chance, sur la place Éric Tabarly, à l’été 2024, je rencontre les Amis du Musée maritime, voyant qu’ils étaient auprès de dériveurs en bois, dont une caravelle, je signale être en possession du bateau ici présent.

Les Amis vont le bichonner

Pressenti pour faire un don, je dis immédiatement que ce serait avec un grand plaisir de l’offrir. Il est complet à part les lattes et l’écoute de « grand-voile ». En effet, c’est un grand bonheur de voir que cet Optimist ne va pas disparaître et de savoir qu’il sera bichonné. Je suis sûr que La Rochelle sera son meilleur port ou encore meilleur havre (à dire en anglais).

J’espère que la présence de l’Optimist en ces lieux rappellera à certains souvenirs, compétitions peut-être…

Merci à tous ceux qui ont permis cette opération. Merci à messieurs Christian Vialle et Frédéric Morand, merci à tous les Amis du musée ainsi qu’au musée lui-même.